dimanche 11 novembre 2012

              Non à l’Euro 2016 !
Non aux constructions et rénovations des stades en France
Pour en savoir plus :
http://lecacs.blogspot.fr/

jeudi 4 octobre 2012

Pigeons et cons
Ou quand les personnels de l’Education nationale accordent en permanence des crédits à leur employeur...

Les petits entrepreneurs ont réussi en quelques jours ce que les enseignants n’ont pas réussi en des dizaines d’années. Il est vrai que les premiers sont “productifs” comme dirait M. Copé alors que les seconds ne servent à rien. C’est bien connu, ce sont des “privilégiés”.
Et puis, il est bon ton dans le monde enseignant (y compris dans le monde syndical) de ne pas parler argent. Seule la revendication du maintien du pouvoir d’achat est quelquefois, du bout des lèvres, avancée.
Or, non seulement, le pouvoir d’achat des fonctionnaires baisse (le gel renouvelé à l’infini ne semble pas émouvoir grand-monde) mais la rémunération tardive des corrections et des interrogations d’examens, le paiement reculé on ne sait pourquoi des changements d’échelon, le remboursement toujours scandaleusement repoussé des frais divers (transports, hébergement), conduisent à faire du fonctionnaire (je parle au moins pour celui de l’Education nationale) une sorte d’intermédiaire bancaire qui fait crédit sans intérêt pendant plusieurs mois à son patron !
Non seulement il perd du pouvoir d’achat sur son salaire mais également il en perd à chaque correction et à chaque changement d’échelon.
Il faut vraiment toute l’apathie d’une profession et des syndicats sur ce sujet pour qu’un tel manque de respect (des personnes et du droit) puisse perdurer. Le respect du personnel de l’Education nationale ce devrait être aussi le respect du “droit à rémunération du service fait” (principe qu’on rappelle à chaque fonctionnaire quand il fait grève).
En réalité c’est le mépris qui domine : le mépris de l’éducation et de la culture en général qui va de pair avec le mépris des personnels.
En nous laissant faire, nous sommes non seulement des pigeons mais aussi des cons.

 

mercredi 15 août 2012

 A consulter - Le blog du CACS
Le Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS) étudie les fonctions politiques, économiques, idéologiques, mythologiques et culturelles du sport entendu comme "fait social total". Sous la responsabilité de Michel Caillat, auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet, le CACS travaille sur 40 thèmes d'où l'appellation CACS 40 (en référence mais aussi en opposition aux valeurs du CAC 40).
Pour tout renseignement :
Centre d'Analyse Critique du Sport:
E-Mail :lecacs@live.fr
Portable : 06 82 57 55 73 (laisser un message sur le répondeur)


lundi 9 avril 2012

Pour comprendre ce qu'est le sport
Organisez une conférence sur le
phénomène social majeur de notre temps
   « Fait social total » qui mobilise des millions de personnes sur la planète, le sport échappe encore à la réflexion. Or, le sport n’est pas un jeu neutre et anodin mais une vision du monde. Vous n’êtes pas convaincu ? Les conférences-débats du Centre d’analyse critique du sport (CACS) vous permettront de bien comprendre les enjeux politiques, économiques, idéologiques et culturels du phénomène sportif.
    Sur simple demande au CACS (lecacs@live.fr), vous recevrez le quatre-pages de présentation de ces conférences.Voir la rubrique "Conférences" de ce blog et le blog du CACS.

dimanche 18 mars 2012

Les mensonges permanents
   La campagne présidentielle accentue le caractère mensonger des propos du Président en place et de sa cour écoeurante de dévotion aveugle. L'économie se prête facilement aux idées reçues qui laminent les acquis sociaux. On l'a vu avec les retraites : dire qu'il y aura trop de vieux et qu'on ne pourra plus payer est d'un simplisme affligeant mais ça marche. Dire que si vous travaillez plus vous gagnerez plus est d'une nullité absolue mais ça pourrait bien marcher. Sans aller loin dans l'analyse on peut remarquer qu'en monnaie constante, les salariés gagnent beaucoup plus aujourd'hui qu'en 1900 et que, globalement, ils travaillent moitié moins. Etonnant, non ? Tout à leurs mensonges surtout sur le "malheur des 35 heures",  Sarkozy et ses amis oublient de dire qu'en 1936 il avait été possible de diminuer le temps de travail de huit heures (et ce en 17 ans - 48 h en 1919 et 40 heures sous le Front Populaire). Il a fallu attendre 46 ans pour diminuer la durée du travail d'une seule heure en 1982 puis 20 ans pour la diminuer (sous certaines limites) de 4 heures supplémentaires.
   Le mensonge consiste à oublier également l'allongement de la durée du trajet pour aller au travail. Dans beaucoup de villages, les entreprises ont disparu et il faut parcourir 25 ou 30 km voire beaucoup plus pour travailler. Et puis, il y a déjà pour un tiers des salariés ce maudit portable, ces terribles mails qui sont autant de fils à la patte. Vous êtes à peine rentré chez vous que le téléphone mobile sonne, que les messages s'accumulent sur votre messagerie. L'entreprise à besoin de vous en permanence. Votre durée de travail s'allonge avec l'outil portable et avec internet. Et sans augmentation de salaire.
   La réalité est qu'aujourd'hui la majorité des salariés travaille davantage (trajet+présence sur le lieu de travail+travail chez soi) pour gagner moins (le gain à l'heure est en baisse c'est évident). Dans un pays de plus en plus riche*, l'évolution est mortelle. L'essentiel est de la négliger ou de faire croire qu'elle n'existe pas.
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(*) Le PIB a fortement augmenté depuis 30 ou 40 ans (presque doublé). Mais où est donc passée la richesse supplémentaire ? Le vrai problème est là : c'est le partage du gâteau qui compte. Sarkozy doit partir mais peut-on compter sur son successeur pour modifier la tendance ? Seul le peuple informé et en marche semble en mesure de donner un sens au mot progrès (social et humain).

dimanche 11 mars 2012

Au fil de l'actualité...

   Où est passée la démocratie ? - La presse considère que Nicolas Sarkozy a voulu faire une démonstration de force à Villepinte le dimanche 11 mars. Pas une démonstration sur ce qui intéresse la majorité des Français : le pouvoir d'achat, l'emploi, l'Europe sociale*, etc.  Non la démonstration porte sur le nombre de cars, de bus, de trains affrêtés pour soutenir aveuglement un homme dit providentiel qui a fait la preuve depuis cinq ans qu'il savait parfaitement servir son camp (sa classe). Bref, une démonstration sur le nombre de spectateurs (de supporteurs) venus de toute la France pour applaudir chaque formule pourtant usée par le temps et chaque attaque longuement préparée contre les principaux adversaires. Dans le même temps, d'autres sont allés soutenir l'équipe de France de rugby face à l'Angleterre. Avec Sarkozy, la politique est un sport de combat où tous les coups sont permis. Les rugbymen ont perdu ; le Président devrait suivre leur exemple...
  Si c'est ce genre de rassemblement qui, comme le dit une partie de la presse très médiocre,  est décisif dans la désignation d'un Président de la République, alors Jean Salem a raison : "Elections, piège à cons" (Flammarion, Collection Antidote, 2012).
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* Il a parlé de l'Europe en souhaitant revenir sur les accords de Schengen.Pour la majorité des spécialistes, remettre des frontières et des douaniers à la frontière des différents pays européens est une aberration.
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La fausse innocence.- La presse aime répéter que les vrais problèmes ne sont pas abordés durant la campagne. Si c'est vrai (ce qui n'est pas sûr), à qui la faute ? "On parle plus de la viande hallal que du logement" dit un journaliste de "France Culture" le 12 mars. Qui pose les questions ? Qui aime faire monter la mayonnaire sur les sujets accessoires pour ne pas avoir à traiter les dossiers essentiels ?
La fausse neutralité.- Je n'ai pas de sympathie particulière pour Audrey Pulvar mais lui reprocher son "militantisme" c'est oublier que les journalistes ni mariés, ni pacsés avec des responsables politiques, ne font pas preuve de neutralité.Sans parler des vedettes Pujadas, Pernault,  il faut écouter l'interview de François Hollande par le présentateur du magazine "Capital", un grand défenseur de la baisse des salaires et de l'allongement de la durée du travail. Hollande a été bien poli. Face à Jean-Luc Mélanchon, ce monsieur qui se croyait sans doute "objectif", aurait vite été renvoyé dans les cordes. Il n'est ni le mari de Nadine Morano ni celui de Christine Lagarde mais il défend les thèses les plus anti sociales avec une assurance qui ne peut tromper que les naïfs.

samedi 3 mars 2012

Les mots ont un sens
   Le site de l'Express (express.fr) m'a demandé une contribution sur la mesure fiscale prévue par François Hollande. Pour des raisons diverses, quelques modifications ont été apportées au texte initial mais c'est la modification du titre qui me gêne le plus. Très courtoisement, le journaliste chargé de la page m'a précisé que la rédaction préfèrait "Les réactions des footballeurs sont écoeurantes" à mon titre : "Vive les défaites !". Ce qui m'embête, ce sont les deux premiers mots ajoutés : l’expression “Taxe Hollande” est fausse. Hollande ajoute une tranche supplémentaire d’impôt (taux de 75%) ce qui n’est pas identique. La taxe donne l’idée d’un pourcentage sur une somme (TVA, TIPP) – il est simple de faire croire qu’on va payer 75% de son revenu - alors que la mesure Hollande rend tout simplement l’impôt plus progressif.
   De la même manière, il n'est jamais neutre de confondre cotisations sociales et charges sociales. Ah, ce poids des "charges" que dénoncent les présidents de clubs comme les patrons !  Qu'on se méfie, les employeurs (malheureusement relayés par la plupart des médias) ont intérêt à parler de charges avec l’idée cachée derrière de fardeau dont on peut se délester. Ils oublient simplement de dire qu’en face des dites “charges sociales” (légalement les cotisations sociales), il y a des prestations sociales. Supprimer les charges c’est supprimer les prestations. Le slogan masqué est clair : à bas la Sécurité Sociale. Que chacun s'assure et se débrouille. Vive les assurances privées ! Un peu d’histoire nous rappelle pourtant que le patronat était favorable aux cotisations sociales...
    Enfin, pour une fois qu'un journal nous donne la parole, on ne vous pas trop protester ! Nous espérons même qu'un organe de presse nationale crée prochainement une chronique régulière sur le sport entendu comme phénomène social aux multiples implications politiques, économiques et idéologiques (hors des pages sportives "ghetto"). M.C.

Par Michel Caillat
 ELYSEE 2012 - La Fédération  française de football s'est élevée contre la "taxe Hollande" sur les ultra-riches. Pour notre contributeur Michel Caillat, spécialiste de la sociologie du sport, l'intérêt de l'Etat doit primer les résultats sportifs (http://www.lexpress.fr/).


dimanche 29 janvier 2012

Les cumulards et la censure
Ou quand les mêmes journalistes et chroniqueurs envahissent les médias pour tenir toujours le même discours...
  On le sait depuis longtemps mais une piqûre de rappel n'est jamais inutile. La censure et l'autocensure sont les maîtres mots de la sphère médiatique. Beaucoup de travaux - ceux de Pierre Bourdieu par exemple sur la télévision - nous ont appris à décrypter le travail des cumulards des antennes. Le  film "Les nouveaux chiens de garde" nous permet de constater qu'entre la télévision des années ORTF et celles des années 2010, la différence est infime. Tout est dans la manière : la censure est aujourd'hui plus fine.
  Les journalistes et chroniqueurs en vue, les principaux dirigeants politiques et les grands chefs d'entreprise  sont main dans la main et sont partout. Ils se retrouvent chaque semaine au Cercle pour mettre au point leurs discours de propagande. Un discours bien huilé qui peut s'exprimer ainsi : "Il faut en finir avec le modèle social français, travaillez plus cher Français privilégiés si vous voulez gagner plus de 1300 euros nets par mois, soyez flexibles, fermons les services publics qui coûtent cher et supprimons ces fonctionnaires improductifs, regardez ailleurs comme c'est mieux que chez nous, vive la réforme même la plus anti sociale, faisons croire au bon peuple que toutes les réformes sont positives même celles qui accablent toujours davantage la majorité des citoyens". L'essentiel pour tous ces gens n'est pas de croire à ce qu'ils disent mais de faire croire pour qu'ils puissent maintenir leurs postes et leurs intérêts.
   Dans le domaine dit politique, les Duhamel, Elkabbach et autres Slama  règnent comme des potentats depuis une quarantaine d'années. Les renégats Philippe Val et Michel Field leur emboitent le pas allègrement.   
   Dans le domaine économique, les Godet, Minc, Lorenzi, Daniel Cohen et autres Christian de Boissieu matraquent à longueur de journées, sur toutes les chaînes, le même discours libéral et anti social.
   Dans tous les domaines, les faux débats éliminent les vrais. On s'amuse, en regardant le film, des échanges entre Jacques Julliard et Luc Ferry, exemple type du faux échange démocratique. Une chose est sûre : il est impossible de débattre en dehors des frontières fixées. Nous sommes bien placés pour le savoir dès qu'il s'agit d'analyser le phénomène social sur lequel nous travaillons. Une fois par an (ou tous les deux ans), quand je suis invité sur une antenne nationale, je lance à qui veut bien entendre : "L’amoureux du sport - pratiquant ou défenseur aveugle, homme politique, intellectuel, etc - cherche non seulement à ce que le consensus porte sur les valeurs du sport mais aussi sur les frontières qui circonscrivent le débat". Frédéric Lordon dit exactement la même chose à propos du débat économique. Comme ses amis Jean Gadrey ou Jean-Marie Harribey, Lordon passe une fois à la télévision quand Michel Godet et Elie Cohen passent 100 fois. On donne des miettes d'antenne aux critiques de l'ordre social. Mettre en cause une institution est impossible.
   Et tous ces messieurs les Jacques Attali, Pascal Boniface, Christine Ockrent, Dominique Reynié et autres Christophe Bouchet nous donnent quotidiennement non seulement leur avis toujours conservateur sur tous les sujets de société (l'omniscience est révoltante)  mais surtout de grandes leçons de morale. Certains arrivent même à dire du mal (disons plus exactement à faire quelques reproches feutrés) de la classe politique qu'ils côtoient régulièrement. Une classe qui défend les mêmes intérêts mais qui profite souvent beaucoup moins que les journalistes eux-mêmes du cumul des mandats (tous ces éditorialistes qui sont à la radio, dans la presse écrite, et qui obtiennent des chroniques régulières alors que d'autres cherchent vainement le moindre temps de parole).
   Honte à tous ces experts et hommes de médias qui gagnent 10, 20 ou 30 fois le SMIC par mois en monnayant leur prétendu savoir dans des conférences facturées chacune entre 10 000 et 30 000 euros !  
   Honte à ceux qui font la leçon en permanence aux salariés en lutte et aux fonctionnaires en grève !
   Honte à tous ces cumulards qui veulent faire croire que la presse est libre !
   Nous vivons sous  un régime de censure discrète. Ce n'est pas l'Union soviétique, ce n'est pas l'ORTF, c'est beaucoup plus subtil.