jeudi 4 octobre 2012

Pigeons et cons
Ou quand les personnels de l’Education nationale accordent en permanence des crédits à leur employeur...

Les petits entrepreneurs ont réussi en quelques jours ce que les enseignants n’ont pas réussi en des dizaines d’années. Il est vrai que les premiers sont “productifs” comme dirait M. Copé alors que les seconds ne servent à rien. C’est bien connu, ce sont des “privilégiés”.
Et puis, il est bon ton dans le monde enseignant (y compris dans le monde syndical) de ne pas parler argent. Seule la revendication du maintien du pouvoir d’achat est quelquefois, du bout des lèvres, avancée.
Or, non seulement, le pouvoir d’achat des fonctionnaires baisse (le gel renouvelé à l’infini ne semble pas émouvoir grand-monde) mais la rémunération tardive des corrections et des interrogations d’examens, le paiement reculé on ne sait pourquoi des changements d’échelon, le remboursement toujours scandaleusement repoussé des frais divers (transports, hébergement), conduisent à faire du fonctionnaire (je parle au moins pour celui de l’Education nationale) une sorte d’intermédiaire bancaire qui fait crédit sans intérêt pendant plusieurs mois à son patron !
Non seulement il perd du pouvoir d’achat sur son salaire mais également il en perd à chaque correction et à chaque changement d’échelon.
Il faut vraiment toute l’apathie d’une profession et des syndicats sur ce sujet pour qu’un tel manque de respect (des personnes et du droit) puisse perdurer. Le respect du personnel de l’Education nationale ce devrait être aussi le respect du “droit à rémunération du service fait” (principe qu’on rappelle à chaque fonctionnaire quand il fait grève).
En réalité c’est le mépris qui domine : le mépris de l’éducation et de la culture en général qui va de pair avec le mépris des personnels.
En nous laissant faire, nous sommes non seulement des pigeons mais aussi des cons.