lundi 28 novembre 2011

Le faux apolitisme du groupe L'Equipe
  Le lundi 28 novembre, je découvre dans un article annonçant l'entretien préalable au licenciement pour faute grave de Denis  Chaumier, directeur de la rédaction de France Football, la phrase suivante: "La convocation de Denis Chaumier n'a rien à voir avec l'interview suspendue de François Hollande que nous publierons d'ailleurs prochainement dans un cadre plus large", assure au Monde M. Morinière, directeur-général du groupe L'Equipe :"Le groupe L'Equipe a toujours été neutre et compte le rester pour la présidentielle" conclut-il. La dernière phrase est de trop. Qui veut des preuves que L'Equipe n'a jamais été neutre peut les demander au Centre d'analyse critique du sport (CACS).
   Il n'y a en fait rien de neuf dans la déclaration de M. Morinière. Le 16 octobre 1900, dans l’éditorial du premier numéro d’un nouveau quotidien de la presse française, on lit : " Il ne sera jamais à L’Auto-Vélo question de politique. " La règle d’or du journal est fixée pour toujours : ses successeurs, L’Auto en janvier 1903, puis L’Équipe en février 1946, insistent sur leur indépendance, sur la " substitution des passions sportives aux engagements politiques". Ce type de discours se heurte très vite à des faits têtus. Le sport est toujours politique et cela de deux manières : d’une part, il est traversé par tous les enjeux politiques et diplomatiques d’une conjoncture historique donnée ; d’autre part, il constitue une vision politique du monde, sans s’avouer comme telle. Oui, M. Morinière, en allant sans sourciller à Berlin en 1936, en Argentine en 1978, à Moscou en 1980, en Chine en 2008, le groupe L'Equipe a soutenu les pires régimes. Quand son  soutien ne fut pas clairement exprimé, son silence fut toujours complice.
  

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